Interview – Guillaume Masset, Président de Principal Asset Management France
Vous êtes spécialiste de l’immobilier avec une présence internationale. Comment percevez-vous l’instabilité politique française actuelle, vue de l’étranger ?
La France a, sur le papier, tous les atouts pour réussir, et c’est d’ailleurs l’image qu’elle a renvoyée ces dernières années. Mais aujourd’hui, le désordre politique, combiné à une croissance faible et à une dette publique en forte hausse, ne rassure plus les investisseurs. Nous observons un véritable changement de perception : les investisseurs étrangers s’inquiètent désormais de l’évolution de la situation française.
Historiquement, la France n’a jamais été perçue comme un pays à très forte croissance, mais elle compensait ce manque de dynamisme par une grande stabilité politique et économique. Or, cette stabilité semble aujourd’hui s’éroder. L’évolution des taux de l’OAT en est un signal clair : la France emprunte désormais plus cher que l’Italie, l’Espagne ou le Portugal. C’est un indicateur préoccupant et révélateur d’un changement de regard sur l’économie française.
Quel impact cette perte de stabilité a-t-elle concrètement sur le marché immobilier français ?
L’impact est assez net. Les investisseurs étrangers commencent à se détourner du marché immobilier français pour deux raisons principales. D’abord, les rendements immobiliers en France restent particulièrement faibles, inférieurs à ceux observés dans de nombreux pays européens, mais aussi au Royaume-Uni ou aux Pays-Bas.
Ensuite, le contexte économique et politique actuel souligne un manque de perspectives positives à moyen terme. Résultat : des prix parmi les plus élevés d’Europe, des perspectives peu enthousiasmantes et une prime de risque jugée insuffisante par les investisseurs internationaux.
Faut-il en conclure qu’il faut moins investir, voire arrêter d’investir, dans l’immobilier français ?
Non, je ne dirais pas cela. Les fondamentaux du marché immobilier français restent solides. Une stabilisation politique pourrait permettre de revenir sur de bons rails. En revanche, ce qui me semble très clair aujourd’hui, c’est que les épargnants français doivent plus que jamais diversifier leur épargne en dehors de la France, en Europe ou à l’international.
Si l’on se projette vers 2026, quels types d’actifs immobiliers faut-il privilégier, en France, en Europe ou ailleurs ?
La clé reste la diversification. Il faut investir dans différentes classes d’actifs, car les secteurs qui performent aujourd’hui ne seront pas nécessairement ceux de demain. L’exemple des bureaux est très parlant : longtemps plébiscité, ce segment souffre aujourd’hui de l’évolution des usages.
Chez Principal Real Estate, notre conviction est de cibler des secteurs dont les fondamentaux s’appuient sur des tendances profondes et de long terme. Les épargnants qui investissent pour leur retraite ne cherchent pas des effets d’aubaine ou des cycles courts, mais des investissements adossés à des dynamiques structurelles, qu’elles soient démographiques ou technologiques.
C’est le cas, par exemple, de la santé, portée par le vieillissement des populations dans les pays occidentaux, de l’éducation, des data centers, stimulés par le développement rapide de l’intelligence artificielle, ou encore de la logistique.
Appliquez-vous vous-même cette stratégie dans vos choix d’investissement ?
Oui, très concrètement. Nous sommes en train de finaliser, en ce mois de décembre, deux acquisitions pour le compte de notre SCPI Principal Inside, aux États-Unis.
La première concerne un actif de santé en Floride. Depuis 2020, cet État connaît une croissance démographique proche de 9 %, portée notamment par l’arrivée de populations âgées à fort pouvoir d’achat, avec des besoins croissants en matière de santé. Les fondamentaux y sont extrêmement solides.
La seconde acquisition se situe au Texas, à Dallas, une ville très dynamique sur les plans économique et démographique. Nous investissons dans un établissement d’éducation destiné aux jeunes enfants, au cœur d’un quartier composé de familles jeunes et aisées. Là encore, la demande est forte et les fondamentaux très robustes.
Un dernier mot ?
Dans un environnement incertain, la discipline d’investissement, la diversification géographique et l’adossement à des tendances structurelles restent, selon nous, les meilleurs alliés des investisseurs de long terme.
Ceci est une communication publicitaire. Les parts de SCPI sont des supports d’investissement à long terme (10 ans minimum recommandés). Elles présentent notamment des risques de perte en capital et de change, et leur liquidité est limitée, ce qui signifie que la revente des parts de SCPI peut être complexe et lente. Les revenus éventuels ne sont pas garantis, et dépendent des évolutions du marché immobilier et du cours des devises, et de la fiscalité applicable. Comme pour tout investissement, les performances passées ne préjugent pas de performances futures. Veuillez-vous référer aux statuts, à la Note d’information et au Document d’informations clés (DIC) de la SCPI avant de prendre toute décision finale d’investissement.